[Elie Wiesel, écrivain]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP05613 002
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
description A l'arrière plan, sur un écran de contrôle, la diffusion des extrait du procès de Klaus Barbie.
historique Moment d'intense émotion, lors de l'inauguration le 15 octobre 1992 du Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation, dans ces locaux de l'avenue Berthelot où la voix d'Elie Wiesel, témoignant au procès Barbie, s'est élevée à 11 heures 15 exactement pour ne plus jamais se taire : c'était l'enregistrement de son témoignage au procès Barbie, un montage vidéo-sonore de trois minutes, qui passera désormais vingt-quatre heures sur vingt-quatre et trois-cent-soixante-cinq jours par an, au coeur de ce centre. Jacques Chaban-Delmas, plutôt que de couper un ruban tricolore, a simplement mis en marche un petit écran qui brillera désormais entre ces murs hantés par les cris de ceux qui refusèrent de parler à leurs bourreaux. Trois minutes extraites du film de quarante-cinq minutes réalisé par Alain Charrier et la Compagnie lyonnaise de cinéma : un film qui permettra aux participants du colloque "Résistance et mémoire", qui se tiendra à la Halle Tony-Garnier, les 15 et 16 octobre 1992, de voir en face les témoins du procès Barbie en attendant que la loi permettent au centre de recueillir l'intégralité de ce document unique.
historique En 1987, le procès de Klaus Barbie avait été l'objet d'une première dans les moeurs judiciaires françaises. En effet, les débats avaient été entièrement filmés par une équipe de télévision, travaillant pour le ministère de la Justice et sous le contrôle d'un magistrat. Une fois n'est pas coutume, ces vidéastes ne tournaient pas pour l'immédiat mais pour l'Histoire. Enfermées dans les archives de la chancellerie, les cassettes dûment scellées, ne devaient pas être visionnées avant trente ans, comme l'exige la loi. Il n'empêche, cinq ans après l'énoncé de la condamnation - et un an après la mort du condamné - le procès Barbie aura été l'occasion d'une projection. A la demande du maire de Lyon et uniquement pour la durée du colloque "Résistance et mémoire", la présidente du Tribunal de Paris a autorisé la diffusion d'une séquence de 45 minutes, exclusivement consacrée aux témoins et composée au fil des 400 heures d'enregistrement. Les atrocités, sévices et séances de torture relatés par les témoins à la barre du procès forcent le silence, transforment la petite salle obscure de la halle Tony-Garnier en mausolée. Il pourrait s'agir d'un mauvais film de série B pour nombre de collégiens et lycéens venus participer au colloque "Résistance et mémoire". Mais la présence dans ce lieu de nombreux résistants, de déportés, de leurs familles, de ceux qui à voix basse revivent et se souviennent rappelle à l'incroyable réalité et force à l'émotion. A l'entrée de la salle de projection, un panonceau rappelle l'origine judiciaire du document : "Ni photographies, ni enregistrement". Diffusée en continu au cours des deux jours du colloque, la bande vidéo retournera dans les coffres. A moins que le Tribunal de Grande Instance de Paris ne déroge une nouvelle fois. C'est en tout cas la requête que devrait faire la maire de Lyon, pour que le document soit présenté en permanence au Centre d'histoire de la Résistance et de la Déportation de l'avenue Berthelot, tout juste inauguré en ouverture du colloque.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 35 négatifs.
note bibliographique "Les ateliers de la mémoire" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 16 octobre 1992, p.4. - "Retour sur images" / René Raffin in Le Progrès de Lyon, 16 octobre 1992, p.7. - Résistance et mémoire, d'Auschwitz à Sarajevo : colloque / [organisé par "Passages" et la Ville de Lyon]; sous la dir. d'Emile Malet, 1993 [BM Lyon, K 84625].

Retour